Roches solubles - comme une séquence de cinéma

Pensé comme le montage d’une séquence cinématographique, alternant différents plans, ce travail graphique se déploie en une série de 18 dessins. Cette séquence présente le minéral non plus comme un objet inerte mais pris dans un mouvement : celui de l’éclatement, de l’érosion et de l’écoulement, autant de manifestations de sa rencontre avec le temps et avec l’eau.
Cette recherche se construit autour des espaces karstiques, roches qui s’érodent et se fendent au contact du ruissellement des eaux, qui creusent des tunnels et galeries en emportant des sédiments.

Ces questionnements s’inscrivent dans une recherche plus vaste, amorcée récemment, autour du minéral et du mouvement - celui de l’eau, celui du vivant, celui du temps qui se construisent avec ou s’inscrivent dans la pierre, inspiré par mes lectures du géologue Patrick de Wevers (Histoires secrètes de cailloux) et du philosophe Olivier Remaud (Quand les montagnes dansent).
Ma recherche se construit en allers-retours entre une forme visuelle de l’ordre de la maquette et un travail graphique en embossage (à partir des éléments de maquette en rénalon) en maniant la poudre de fusain au pinceau et au souffle, questionnant de manière poétique ce que pourrait être l'intérieur d’un cailloux et comment - par la magie du télescopage des échelles - un petit spécimen minéral peut devenir une grotte aux fontaines et draperies baroques, proposant une bascule de l’objet à l’espace.