L'Invariance du Rugueux

Par son titre Les foreuses de pierre, ce dessin désigne les pholades, petits bivalves lithophages qui ont rongé la pierre au point d’y tracer un réseau de galeries. Le coquillage se crée ainsi un abri, qui se transforme en sanctuaire puis en tombeau : l’animal grandissant, il ne peut plus sortir du cailloux. En echo aux fenêtres - postes d’observation potentiels - évoqués par Michel Foucault dans Surveiller et Punir, chaque trou se pose sur nous comme un regard, inversant la relation regardé/regardant qu’entretient le spectateur avec le dessin.

La feuille pliée évoque librement la forme de la carte et du plan, se faisant l’écho du travail de prise de repères et de mensuration qui s’opère tout au long de la réalisation du dessin (à partir d’un spécimen de 6 cm de haut).
Souhaitant présenter davantage les vides qui se dessinent dans la pierre que la pierre en plein, je souhaite par ce dessin opérer un changement d'échelle dans notre vision, proposant une bascule de l’objet-cailloux à l’espace labyrinthique.